Version imprimable

Le professeur

À dix ans, Maurice n’était déjà plus tout à fait un petit « lardon » lorsque la guerre de 39-45 a éclaté. Quelques années après la Libération, très impressionné par un des ses professeurs, le talentueux romancier Robert Merle, il entreprend à la Faculté de Rennes une licence d’anglais et il deviendra effectivement professeur, en banlieue parisienne, en 1954, à 25 ans. Professeur au comportement original, peu goûté de son administration. Absences, retards... On raconte même qu’il emmène quelques jeunes élèves se détendre avec lui à la piscine, il pouvait lui arriver de leur payer un maillot de bain ! Parmi elles, peut-être la Martine de la chanson du même nom, qui fut, semble-t-il, pour lui le symbole d’un petit être pur, qui sera abîmé quand il aura grandi. À 27 ans, en 1956, c’est la fin de son sursis, il est incorporé en mars 1957, peut-être de force, la chanson « Le soir de mai » (« mai » fut-il préféré à « mars » pour la rime ?) semble en témoigner, et part en Algérie, où il restera jusqu’à la fin de son service, en mai 1959.

Combien de temps restera-t-il professeur ? À peine dix ans sans doute, il semble qu’il ait arrêté en 1963, quand il a commencé à chanter dans de nombreux cabarets. Un temps tout de même largement suffisant pour que cela lui inspire plus tard une chanson qu’il donna à un des ses grands copains piliers de cabaret, Boby Lapointe : « From two to two ».

© P. Blavin
PrécédentSuivant