Version imprimable

L’arrestation, les camps, le typhus

Souvent jounaliste donc. Et sous la botte allemande, il a fait confiance à son ami Jeanson, qui semblait avoir obtenu une certaine liberté d'expression pour le journal qu'il avait créé avec Robert Perrier en septembre 1940, Aujourd'hui. Dès décembre, le journal perd son indépendance et est dirigé par Georges Suarez. Toujours sur les conseils de Jeanson, Desnos y reste, mais ses contributions deviendront de plus en plus rares et, après la rafle du Vel' d'hiv de juillet 42, devenu membre du réseau de résistance Agir, il est chargé de profiter de sa position dans le journal pour recueillir des informations. Par ailleurs, il fabrique des pièces pouvant aider des membres du réseau et des Juifs.

En avril de la même année, dans un café, il provoque le secrétaire d'un certain Laubreaux, dont il pensait que dès avant la guerre il informait Abetz. Desnos avait giflé ce personnage quelque temps auparavant. C'est très probablement sur la dénonciation de Laubreaux que Desnos a été pris par la Gestapo quelques mois seulement avant la libération, conduit à Compiègne, puis à Auschwitz, puis à Buchenwald, puis au camp de Flöha en Saxe, où il est resté dix mois avant d'être évacué vers Terezin, en Tchécoslovaquie. C'est là que deux personnes qui soignaient les malades le reconnaissent. C'est là aussi que quatre jours après, atteint par le typhus, il meurt. Vous trouverez un récit de ces derniers jours du poète, bien sûr, dans le livre de Dominique Desanti mais aussi au début de l'introduction du Robert Desnos de Pierre Berger dans la collection Seghers Poètes d'aujourd'hui.

En 1936, Desnos avait écrit un poème qui commençait ainsi :

Aujourd'hui, je me suis promené avec mon camarade,
Même s'il est mort,
Je me suis promené avec mon camarade.

Plus tard, Jacques Prévert a repris ces trois vers en exergue du poème qu'il a écrit en souvenir de son ami. Poème qui a été lu par Al'To, notre ami disparu en 2003.

PrécédentSuivant