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Café des Âmes

Au Café des Âmes Détruites
J'ai vu des clients se noyer
Ceux qui l'avaient pris pour foyer
Sans voir qu'ici l'être s'effrite

Ce havre où l'on croit qu'on s'abrite
De son existence enrayée
N'épargne qui que vous soyez
Des désarrois d'après la fuite

Fuite devant la vie gratuite
Ou de sa facture à payer
On n'est pas heureux à bâiller
De vin trop lourd cuite après cuite

Pourtant j'y retournerai vite
Boire chanter et oublier
Que le temps m'a tout replié
Repris et me laissera vide.

Maryse Gévaudan

© M. Gévaudan
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