Version imprimable

Adieux à la planète bleue

1.

Pourquoi vouloir marquer son pas
sur la Terre qu'il faut quitter
à jamais le jour du trépas,
elle qui a l'éternité
pour oublier l'humanité...

Ces quelques secondes de vie
que nous devons - jeu ou défi
à un démiurge inconnu
valent-elles qu'on se remue
pour tenter de saisir le monde
quand tout est voué à la tombe ?

Mais qui se souciera des fleurs
plantées par le génie de l'Homme
dans ses écrits et dans ses pleurs
après le dernier coup de gomme...

2.


Qui pleurera sur toi, Planète anéantie
Quand, le dernier humain ayant cessé de vivre,
Emportant avec lui les mémoires et les livres,
Un jour se lèvera sur le vide infini.....

Les espaces sans fond rouleront dans l'abîme
Sans qu'à jamais peut-être une autre créature
À l'image de l'Homme, pitoyable et sublime,
Puisse te révéler tes splendeurs, ô Nature !

S'il n'y a de regard pour contempler une œuvre,
Pour distinguer le Beau du multiple chaos,
Si parmi les ténèbres aucun esprit n'entrouvre
Les portes de la perception scellées là-haut,

Alors dans l'indicible tout disparaîtra.
- Et s'il y eut un Dieu, même, qui le saura...

Maryse Gévaudan

 © Maryse Gévaudan
PrécédentSuivant