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La plus belle merveille du monde

Il n’a pu faire ses premiers pas
Qu’une pomme dans chaque main.
Un arbuste chargé de fruits
Résiste au vent bien mieux que lui.

Il ne veut pas dormir, il chante
Je le gronde, il répond :
Je ne veux pas dormir, je chante
Je veux endormir ma chanson.

Il a trouvé un lapin blanc tout en peluche.
Il a couru le mettre en cage près de l’oiseau
Il a maintenant deux prisonniers.

Il n’a peur de rien que du feu
Quand il s’éteint, il prend courage
Et crie comme un oiseau sauvage
Dans le trou de la cheminée.

Il ouvre son livre d’images
Il parle aux bêtes dans leur langage
Il est si joli que les bêtes
Demeurent immobiles sur les pages.

On m’a dit
La beauté d’un soir de neige à Houa-Chan
La musique des cloches du soir au monastère d’U-Tshien
La couleur du ciel de Tsou-Kiang.

Mais je sais le charme d’un jour de pluie à Wao-Taî.

Je n’irai pas à Houa-Chan
Ni à U-Tshien, ni à Tsou-Kiang
Puisque le corps de mon petit est vermeil comme neige au soleil
Puisque sa voix, qu’il chante ou rit, est plus touchante
Que celle des cloches du monastère d’U-Tshien
Puisqu’un ciel lavé par la brise est tout entier dans son regard.

Mais j’irai peut-être à Wao-Tai
Pour évoquer un jour de pluie
Où j’ai conçu la plus belle merveille du monde.

Marie-France Belin

© Paroles et musique de Marie-France Belin (Diane)
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