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Aux sarments de vigne

Aux vieux sarments de vigne, aux grappes de raisin,
Les filles, les garçons se tiennent par la main.

Leurs baisers sont rompus par les tambours de guerre,
Mais combien parmi eux ne se reverront guère ?

Le fusil sur l’épaule, ils marcheront au pas,
Mais combien parmi eux ne s’en souviendront pas ?

Par le mont, la vallée, et les champs, et les routes,
Mais combien parmi eux revivront-ils leurs doutes ?

A l’aube ils partiront avec leur sourd ronron,
Mais combien parmi eux jamais ne reviendront ?

Le rire avec le pleur, la vie avec la guerre,
L’amour avec la mort, ne feront pas la paire.

Aux monuments aux morts, aux champs remplis de croix,
Les filles, les garçons, sont en pleurs chaque fois.

Pousse ma belle plante, ancrée au sol barbare,
La vie âpre, coriace, émerge de la mare.

Elle apporte les fleurs et les feux palpitants
Aux amants à venir, aux amants du vieux temps.

Ils auront des enfants sans connaître la guerre,
Sera bien entendu le cri de chaque mère.

Aux vieux sarments de vigne, aux grappes de raisin,
Les filles, les garçons se tiennent par la main.

Slobodan Kojovic
(mis en musique et chanté par Philippe Gontard)

© Slobodan Kojovic
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