 
 
 Nos sœurs de la rue Elles sont toutes venues 
D’un même point de l’univers 
Avec, au sein de leurs entrailles 
Le même désir, le même élan 
Perpétué de mère en fille ; 
Donner la vie, donner l’amour ; 
Mais les cartes ont été truquées 
Et les jeux ne sont pas égaux ; 
Alors quelques unes de nos sœurs 
Ont perdu leur chemin 
Sur cette route de la vie ; 
Leurs ombres apitoyées 
Révèlent des secrets 
Bien trop lourds à porter. 
Qui leur tendra la main 
Pour que leur corps blessé 
Par trop de privation 
Réapprenne à danser, 
Pour que leur voix cassée 
Par l’angoisse et la peur 
Réapprenne à chanter, 
Pour que leurs yeux rougis 
Par des nuits sans sommeil 
Retrouvent un regard, 
Pour que leurs cœurs meurtris 
Par des rêves brisés 
Retrouvent d’autres rêves, 
Pour que de ces ténèbres 
Où s’abîme leur âme  
Jaillisse la lumière 
Qui leur tendra la main 
Pour les accompagner 
Leur apprendre à aimer, à aimer,  
A renaître à la vie. 
Claude Sperry Fontanille 
© Claude Sperry Fontanille			 |