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Jamais il n’est trop tard
pour suivre le tracé de la pluie
sur la vitre où nos regards
s’épanchent ; il n’est jamais trop tard
pour étreindre ton ombre
afin qu’elle ne t‘échappe ; jamais
trop tard pour partager son temps
avec la nuit des autres ; que la main
s’éprenne de ce qu’elle n’ose prendre ;
que la bouche affronte
les silences invisibles
qui tuent ; que l’étirement des phrases
interrompe
les blessures
faites aux femmes. Je ne suis
qu’une feuille
sur un arbre
aux racines épluchées ;
qu’une feuille
dans le sac du temps
et le ressac d’automne ;
qu’une feuille
évadée d’un livre
aux mots
inexistants ;
qu’un futile effarement
qu’on effeuille.

Daniel Leduc

© Daniel Leduc
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