Au portemanteau blanc J'accroche la grisaille
Au portemanteau blanc,
Je défie la mitraille
Et je joue comme un grand ;
Dans la salle de classe,
Un silencieux murmure et les années qui passent !
La fenêtre est fermée
Sur nos rêves d'absence
Et les mots sont dictés,
J'écris à contre sens ;
Là-haut, le professeur,
Cloué sur son estrade, assassine les heures !
Laissez moi dévêtir
Ce carcan de misère !
Laissez-moi revenir
Seul en pleine lumière !
J'accroche mon enfance
Au portemanteau blanc
Puis, lentement, j'avance
Au couloir du néant ;
Combien de temps perdu,
De secrets oubliés, de plaisirs corrompus ?
Le vestiaire est fermé,
Les désirs interdits,
Mes mots sont raturés,
Torturés, mal écrits...
Là-haut, le proviseur,
Resserrant sa cravate, étrangle son bonheur !
Laissez-moi grappiller
Les fruits mûrs de l'envie ;
Laissez-moi m'habiller
Des couleurs de ma Vie !
Vincent Marie, le 15 avril 2005
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