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Simonne

Timide, arrivant de sa province,
Elle était jeune, elle était mince,
La fille du meunier
« Montée » à Paris pour travailler.
Gouvernante dans une « bonne maison »,
Imaginez la promotion...
À treize ans, à croquer, la Simonne
Ne se méfiait pas des hommes,
Ignorait cet usage révolu
Datant du moyen âge,
Le « droit de cuissage ».
C'est ainsi que, sans vergogne,
« Monsieur » abusa de la mignonne.
Subissant le sort et son destin,
Elle travaillait du soir au matin,
Du matin jusqu'au soir,
« Accomplissait son devoir ».
Mais une fois la peur passée,
Enhardie la p'tite futée
Entreprit de se venger,
Renversa la vapeur,
Rendit fou amoureux le violeur
Qui durant des années,
Dut payer le prix de son forfait.
C'est ainsi que dans la vie, elle fit son entrée,
Armée de la ferme volonté
De ne plus s'en laisser conter.
Dieu qu'elle était mignonne
La petite Simonne !

Chantal Zingarelli

© Ch. Zingarelli
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