Version imprimable

La pomme de terre

« Dis mois Francine, lorsque Nicolas Ratte Rosa,
Viola (voilà) ce qu'il en résulte : »
compte rendu de l'Assemblée Générale de la Pomme de terre,
11, avenue Parmentier à PARIS 11ème arrondissement.

Ta vie commence six pieds sous terre,
La pomme de terre.
Minuscule tubercule, enfoui, caché,
Prélude à une aventure mouvementée,
Tu commences par nous faire une fleur.
Bon départ, y a pas d'erreur !
Fleur blanche que certains ont portée à la boutonnière,
Et pas des moindres, puisque familles princières !
Pourtant, Belle de Fontenay,
Tubercule à particule,
En robe des champs, (de chambre) tu déambules,
Les pieds dans le plat et sans scrupules.
Et toi, Charlotte, lorsque timide tu rougis,
Roseval on te surnomme et te met en cocotte.
Aïe, aïe, ail (?), ton père s'il l'apprenait
En pèlerait de rage, foi de Tubercule !
Si par malheur, tu prends une cuite à la vapeur
Quel « g .... hachis », Par Mentier tu es passée,
Ecrasée, en purée, à la viande mélangée.
Finir ainsi pour une grosse légume,
En servitude, à coups de spatule,
Ta vie n'est plus alors qu'amertume.
Pourtant, si, par chance, tu as la pêche,
On te baigne dans l'huile pour que tu aies la frite !
Quoi que tu fasses, tu es grillée,
Poêlée, sautée ou rissolée, toujours immolée,
Sacrifiée au plaisir de nos palais.
Et si, pour en finir, tu es dans le potage,
Dans la soupière alors tu surnages,
Mais jamais ne fais naufrage.
Patate douce ou pomme de terre,
Ton succès est universel,
De la vie tu as la rage
De la gastronomie tu es le gage.

Chantal Zingarelli

© Ch. Zingarelli
PrécédentSuivant