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Sur un radeau vert et orange

Sur un radeau vert et orange
Où je voguais à travers nues,
J'ai rencontré un être étrange,
Je crois bien qu'il m'a reconnu !
Il avait le sourire d'un ange
Et l'attrait d'un fruit défendu,
J'ai aimé le curieux mélange,
Alors vers lui, moi j'ai couru.
Mon coeur qui sait des rites étranges
S'est approché de l'inconnu :
« Permets-moi que je te dérange,
Je me promenais dans les nues,
Mon cœur est doux comme une orange,
Il s'est troublé quand il t'a vu.
Es-tu un oiseau, un archange ?
Viens-tu de terres inconnues ? »
— J'ai pour moi les contours d'un ange
Mais mon âme est irrésolue.
J'aime l'eau pure comme la fange,
Et me joue des idées reçues.
Porteur d'espoir et de vengeance,
Âme de l'homme mise à nue,
Je suis le vice, et la vertu.

Isabelle Schmitt

© I. Schmitt
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