Le champ aux orties Tu me dis que tu m'aimes
Un peu, beaucoup, à la folie,
Mais parfois tu me traînes
Dans le champ aux orties.
Tu voudrais que je t'aime
Un peu comme ton chien,
A qui tu mets des chaînes
Et qui lèche tes mains.
Tu voudrais que je t'aime
Comme un enfant perdu,
Qui s'en va l'âme en peine
Les pieds et le cœur nu.
Tu voudrais que je t'aime
Comme un esclave fou
Qui bénit ceux-là même
Qui l'accablent de coups.
Tu voudrais que je t'aime
À tendre l'autre joue,
Et qu'à ton cœur de hyène
J'oppose les yeux doux.
Je te dis que je t'aime
Un peu, beaucoup, à la folie,
Mais méfie-toi quand même
Près du champ aux orties...
Isabelle Schmitt
© I. Schmitt |