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Premières amours

Dans l'air frais du sous-bois, que de parfums grisants !
Les papillons de nuit nous frôlaient de leurs ailes,
Enfants riches d’espoir, aux maigres escarcelles,
La mousse nous offrait ses coussins complaisants.

On se chauffait le cœur au feu des vers luisants
Et nos tendres baisers se paraient d’étincelles.
Des grillons en goguette agitant leurs crécelles,
Troublaient les doux ébats de nos jeunes quinze ans.

Et l’on se baignait nus dans un rayon de lune.
De nos deux corps liés les ombres n'étaient qu'une.
Au ciel des milliers d'yeux veillaient sur notre amour.

Comme des tourtereaux blottis sous la fougère,
Nous ne sortions qu'au soir pour préserver du jour
Cette première ivresse à nos âmes si chère.

À cloche-cœur (2008)

© Lizy
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