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Amertume

D'horizons bleus sans fin ma pauvre tête est pleine :
Pleine d’oiseaux de mer à l'appel déchirant,
Qui plongent à plaisir dans le flot murmurant,
Ivres du chant des eaux où danse la baleine.

J'abrite sous mon front une étrange phalène,
Bien cachée à l'écart du monde indifférent,
Qui s'échappe parfois – contre lui conspirant –
Souffle d'un esprit libre et méprisant la haine.

Déborde alors mon cœur de jardins, de forêts
Et de rêves d’enfants succombant aux attraits
Des champs nus par leur père ensemencés de mines.

D'amertume remplie au pied de leurs tombeaux,
Où la rose naissante est couronne d'épines,
Je leur tisse un linceul pareil à nos drapeaux.

Nuits parnassiennes (2004)

© Lizy
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