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Combien de Petits Princes
Pour Anne Sylvestre

Suivant la structure de « Si mon âme en partant » d’Anne Sylvestre

« Toute âme d’enfant est de race royale. » Bossuet

Si toute âme d’enfant est de race royale
combien de Petits Princes - ô péché capital -
perdons-nous chaque jour De cela je m’attriste
même si ma douleur va d’abord à Baptiste

à la grand-mère aimante à sa gorge profonde
qui pendant soixante ans a sillonné le monde
lucide au quotidien puisque le mal existe
qu’elle a stigmatisé de Mariette à Baptiste

Car elle porte haut l’étendard féminin
et sur tous nos combats elle a posé sa main
Une artiste
qui résiste

*

Aucun mot n’a pouvoir de consoler la perte
Les « enfants de nos corps » prioritaires certes
Mais la terre en partage avec toutes ses pistes
à chacun est donnée Elle était à Baptiste

Mozart assassiné aujourd’hui crie encore
sur tous les clavecins et dans toutes les cordes
qu’infertile à jamais désamour qui persiste
Accordez l’instrument à l’âme de Baptiste

S’aveugle la fortune acharnée à détruire
l’enfant n’ayant pour lui que le chant le sourire
Petit christ
guitariste

*

On ne peut accepter les fruits de l’injustice
ne pas lécher les plaies avivées du supplice
ni rendre coup pour coup et la bombe au chimiste
sans le dirait Gandhi tuer deux fois Baptiste

Pourquoi tant innocents soumis à ce tribut
d’intérêts criminels qui toute honte bue
témoignent de la bête enfouie tel un kyste
dans le cœur et l’esprit assassins de Baptiste

Le monde est-il si noir Est-il donc sans espoir
Ce qu’on voile est-ce l’insupportable miroir
Futuriste
et j’insiste

*

L’amour seul peut sauver demain notre planète
comprendre le parcours le retour des comètes
Les erreurs s’accumulent et nous saut’à la gueule
quand pour moudre le grain il n’y a plus de meule

Cessons de justifier de fuir cette évidence
qu’avant d’agir on doit comme peuple qui pense
avoir l’œil réciproque Et vive l’analyste
prêt à désamorcer les faux équilibristes

Ne soyons oublieux Revisitons l’Histoire
De la haine et la peur vidons notre abreuvoir
Essayons, dis,
d’y croire

fanFan
décembre 2015- janvier 2016

© fanFan
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