Version imprimable

Mer d’Iroise

Mer d'Iroise, colombe aux ailes de tempêtes,
Parfois ton ciel devient une pelure bleue,
il a l'âge du monde, éternelle naissance,
île de naufrages, sans forêts et sans arbres,
où les bras de tes fils sont tes uniques branches,
ta démesure d'eau est un désert fécond
qui impose en ses creux des fables légendaires.
Tes rocs ensanglantés de lumière à l'aurore,
poussière de siècles éparpillée aux vents,
pérenne puissance glanée sur elle-même,
combien je vous vénère au ras de vos écueils.
Tu me fis trop souffrir pour souffrir de nouveau,
semble dire, au large les plaintes de la sterne,
et pourtant les vagues mauvaises écolières,
biffent de leurs traits l'écriture des rochers,
l'écume en broderie s'achève sur tes plages,
tes femmes firent front au démentes colères,
de tes grains emporteurs de leurs pauvres richesses,
île caprice du temps demeurez nos rêves,
où règne le bonheur, demain doit exister.

Robert-Hugues Boulin

© R.-H. Boulin
PrécédentSuivant