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Novembre

Novembre souverain s'ensommeille et s'endort,
Les branches nues semblent se coudre de ciel gris.
Je garde le bon grain, celui de l'avenir,
Ses épis d'espérance attendent au sillon.
Les baisers que l'on donne et ceux que l'on reçoit
Ont la saveur des fruits réservés pour l'hiver.
Le passé du futur est notre temps présent,
Son appel au sommet concilie nos désirs ;
On a besoin d'aimer au plus secret de soi.
Seuls les oiseaux griffent les décombres du jour.
Ton regard est un vers qui recherche ses mots.
Chaque matin est neuf, chaque soir vieillissant.
La vie noue les cordons de notre éternité ;
Un parfum de bien-être me redit son prénom

Robert-Hugues Boulin, Les baisers du matin, 2013

© Éditions Thierry Sajat
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