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Rêve

Nous étions là
Dans le champ sommeillant
Et nous étions oublieux
Nous étions dans le vent hésitant
Nous étions dans la parenthèse
Entre deux averses
Qui s'épaulaient
Dans le jour finissant.
Nous avions endormi
Les médiocrités de la vie banale
Les compromissions requises
Pour si peu harmonieusement vivre
Avec nos frères humains de passage
Pendant la seconde de nos existences
Alors put renaître
L'éphémère et pathétique poésie

Car il arriva ceci :

Trois pièces de Bach
Dans l'écoute revenue
Au lieu dit Cave à Poèmes
Tous les bruits, tous les bonheurs bruissants
Tous les traits d'esprit aux fortunes diverses
Brusquement s'étaient tus.
C'était le retour au silence
Des oiseaux de nuit pensifs
Des eaux de nuit frémissantes
En chacun d'entre nous
Et le retour des nappes de nos esprits
Dans la danse innommée
De la condition humaine
Nos tristesses pouvaient devenir
Douces et profondes
Dans la nuit attentive
À nos âmes captivesIl y eut comme le simulacre
De la paix sur la planète Terre

Bien que nous fussions cernés
Par les guerres.

Jean-Francois Blavin
Paris - la Cave à Poèmes
puis
Maisons-Laffitte le Park's Avenue
le 27 février 2000

© J.-F. Blavin
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