Version imprimable

Le touareg

Après une nuit froide endiamantée d’étoiles,
Le grand désert s’éveille dans un délire de bleu,
Balayant l’indolence de son souffle de feu,
Il respire à nouveau et soulève ses voiles.

Un cavalier paraît au détour d’une dune,
Il a dans le regard l’éclat d’un lac salé,
Sa silhouette est sombre, son crâne enrubanné,
Il brandit un rameau qu’il tient dans sa main brune.

Sa monture chamelle par le fouet stimulée
Allonge sa foulée et l’homme touareg,
Au milieu de nulle part dans la chaleur d’un reg,
Progresse vers l’infini d’une allure chaloupée.

Éternité de sable, immensité d’absence
Quand le regard se noie faute de paysage,
La caravane passe, hologramme ou mirage,
Et l’écho se fait sourd muré dans le silence.

Mikéno

© Mikéno, 2005
Suivant