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La gomme à tristesse
Sonnet

Alangui, asséché, comme un long bas de laine, 
Je m’octroie un moment de répit aux soucis,
Voulant me dégager des ronces sans merci
Qui viennent m’envahir, et dont ma tête est pleine.
               
Un refrain entraînant vient soulager ma peine :
Un air d’accordéon fait lever mes sourcils,
Reprenant d’autrefois, les chansons en récits
Par filets musicaux. Rafraîchissante haleine.

Devant l'effet produit, je demeure étonné 
Ébahi, incrédule à ce qu' il m'est donné
D'effacer tout d'un trait, ces assauts en requête.

Invisible, efficace - a suffi un seul son -
Ce bienfait délassant, en un coup de baguette
De ces trop lourds chagrins, a su faire moisson.

© Élizabeth de Courtivron
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