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Migration

Où donc vont ces vaisseaux aux figures de proue
Tendues vers l'horizon, ramant dans les nuages ?
Où donc voguent ces barques vives aux longs cous ?
Quelle fuite en avant pousse les oies sauvages ?

Leurs ailes sans répit embrassent l'air des vagues,
Galériens du ciel asservis par les vents.
Leur silence rythmé frémit comme une voile,
Enveloppe la terre, épouse l'océan.

Car au delà des sens naît un lointain appel
Qui jetant sur le monde une insensible toile,
Attire sans recours le battement des ailes.

Diurnes défricheurs du chemin des étoiles,
Ils vivent simplement ce qu'espèrent les livres,
Et délivrent les hommes dont les rêves les suivent.

Serge Dinerstein
Coulures de plume,
éd. Assoc. Clapàs, 2002.

© S. Dinerstein
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