Version imprimable

Un alexandrin malandrin

Il compte fort sur moi pour prendre son pied
il espère que le contenu de mes vers
sera pour lui bientôt un nouveau trépied
le poème a lui  bien peur d'être tout de vers.

Il explique au pied les craintes du poème :
à trop s'appliquer sur le compte des pieds,
et arriver absolument au douzième
on  risque finalement de perdre pied

Le pied n'est  lui pas sûr de bien comprendre
il pense que c'est une bonne chose de faire des math :
il faut partir (c'est mieux de partir) du bon pied pour apprendre
avec les vers on devient acrobate.

Le poème craint lui plutôt la mise en échec
du sens par la mise en pied du vers
que bientôt le caractère intrinsèque
du poème soit mis sous écrin de verre.
Conclusion :
pas facile de prendre son pied avec des vers. 

Caroline Baucher

© C. Baucher

 

PrécédentSuivant