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L’inéluctable

Inéluctable ! Vous allez me retrouver,
M’entendre de derrière les fourrés
Dans la retraite des maquis me deviner
Je suis dans le fleuve, dans la pierre des lits
Dans le murmure des vagues en houle fruitée
Dans la gerbe des hauts monts
A l’escalade de l’énigme des cieux
Dans le silence des nuits où l’inspiration s’alarme
Dans les plates-bandes, par les hordes de l’ordinaire
profanées
Dans la fleur d’un miracle
Eclose au souterrain de bidonville
Dans le vacarme des verres
Qui à frais glaçons s’entrechoquent
Dans les colonnades du Ritz ou de l’hôtel Meurice,
Dans la chair dolente du verset qui s’étire
Dans les rires de la jeune fille à la nacelle
Dans la pulpe palpitante de la rime sonore

Inéluctable, n’en doutez pas
Car je suis l’e muet
Touche et torche flottante ou palpable
De l’écho versifié.

Jean-François Blavin
Paris - café le Père Fouettard
Le 26 septembre 2004

© Jean-François Blavin
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