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Chère Marie,

N’ayant plus aucune nouvelle de J.-C. depuis maintenant 2 000 ans, j’ai décidé de bazarder les affaires qu’il avait déposées dans la grange : Son avion en bois ; Sa sortie-de-bain (que je n’ai jamais pu rattraper complètement au lavage) ; et la coupe en métal doré qu’il avait gagnée à la course de côte du Golgotha, malgré sa sortie de route juste après l’arrivée, tu te souviens, la peur qu’on a eue !

Chère Marie, je te le dis tout net : je ne pense plus que ton fils revienne un jour habiter la maison familiale. Même Marie-Madeleine, la gamine de la voisine, ne me demande plus de ses nouvelles depuis longtemps alors qu’à l’époque, si ma mémoire est bonne, elle n’aurait pas dit non !...

Ici, ça va à peu près. À la ferme, les gens se sont finalement habitués à l’absence du patron ; Tu n’es pas sans savoir qu’il avait laissé des instructions précises, mais tout de même, certaines fois, les ouvriers n’en font qu’à leur tête... Il y a de temps en temps du gâchis dans les récoltes, mais nous savions bien qu’avec les petites gens, si on ne les tient pas serrés, la productivité s’en ressent ! Enfin... L’un dans l’autre, on se débrouille.

Bien à toi.

Joseph.

P.S : J’ai enfin fini de réparer la charpente de la toiture, qui avait tant souffert après le déluge des premiers temps de notre installation.

Christian Gros

© Christian Gros
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