Le silence de l’eau
dans l’ultime des mers
et du miroir pensif
s’étend d’un regard furtif
sous la vague sortilège

Ses profondeurs amples et multiples
dans les longs abysses des âges
engouffrent l’inconnu
se parant d’images
aux coloris mystiques

Sa mémoire gravite
autour de son temple antique
comme vont des monstres marins
que le temps endort
en un vaste dessein

Du clapotis à la fureur
quand rompt la balance des vents
et déchire son tissu harmonie
la tempête souvent
le stigmatise et l’injurie

Mais au fond de sa force
sous le poids aveugle des années
là où la lumière
toujours brise sa lame
il vit immensément ensommeillé
car le silence de l’eau
verse aussi en silence d’âme

Jean-Marc Eulbry

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