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Exil

Chaque jour un peu plus loin de moi je m’exile
de ce moi glorieux qui semblait immortel :
jeunesse, fougue, un appétit universel
où tout semblait offert, où tout semblait facile.

Mon pays de soleil sombre derrière moi,
j'avance maintenant en des lieux inconnus,
ombres, jungles, forêts, les gouffres et les nues
de ces contes d’antan où les ogres font loi.

Pourtant se pourrait-il qu’au lieu de m’éloigner
cette marche forcée plus près de moi m’approche ?
Que l’écho obstiné de ces nouvelles cloches

m'attire vers un sol où je sois rassemblé ?
Une terre apaisée pour dernier domicile
qui verra terminés errance, lutte, exil.

© Maryse Gévaudan, 24 octobre 2019

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