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Pastiche cornélien

Ô rage Ô désespoir Ô négoce ennemi
N’ai-je donc tant vécu que pour cet’pénurie
Ne suis-je commerçant dans cet’société
Pour voir que les plus gros d'mes clients m’ont volé
Ce lin qu’avec respect tout un chacun admire
Tissu qui tant de fois a sauvé mon empire
Tant de fois affermi mes comptes en fin de mois
Trahit donc ma querelle et ne peut rien pour moi
Ô cruel souvenir de ma prospérité
Travail de tant de jours en ce temps effacé
Nouvelle indignité fatale à mon bonheur
Chute précipitée qui m’enchaîne au malheur
Faut-il en mon état voir triompher un autre
Et mourir en urgence ou bien que je me vautre.
MEDEF soit de ma vie à présent gouverneur
Car ce temps n’admet pas de firme en déshonneur
Et les jaloux orgueils d’un concurrent indigne
Malgré mes choix tu vois font que je m’y résigne
J’obtiens de mes vertus un triste châtiment
Je suis en cette place inutile ornement
Je fus jadis aimé. Dans la lutte incessante
Je ne suis que parade à l’attaque oppressante.
Je quitte désormais le combat libéral
Les petits face aux grands n’ont pas une arme égale
Avez-vous donc du cœur ?
Si oui c’est un devoir :
A quatre pas d’ici faites-le donc savoir.

© Serge Carbonnel - 08/05/2018

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