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Héraclite disait

Héraclite disait qu’on ne se baignera
deux fois sous la même eau qui ne nous connaît pas
Et le fleuve du temps coulera dans l’espace
n’accrochera des griffes à un destin rapace

Laisse glisser ta vie au fil de ce courant
Il vient depuis le Gange aujourd’hui tempérant
ce que les passions ont alourdi Fugace
ce que l’on nommera seul laissera sa trace

Ton âme Elle a écrit tant d’années son histoire
Et pourtant l’avenir n’en gardera mémoire
Le fleuve de l’oubli captera son reflet
englouti comme toi dans l’éternel Jamais

N’aie crainte de souffrir Même va disparaître
la conscience de toi dont si fier est ton être
dissous comme le fut le corps de ton amant
au large de Casa un automne dément

Fleuve fleuve du sang rumeurs folles mitrailles
nomade charriant chimériques batailles
dérisoire héroïsme accablé par les coups
de ce cœur accouplé à tous tes rendez-vous

Ta liquide origine a perdu dans les sables
l’essentiel de sa force et sa forme impensable
Alors la vagabonde en toi se réalise
Est plus grande la joie au mouvement permise

Et les eaux primordiales ont creusé ton chemin
Il devient sang mêlé à l’encre de tes mains

Peynier (13), 28 mars 2018, 5 h du matin

© fanFan
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