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Inlassablement...

Inlassablement
Coule
Le fleuve du temps

Imperceptible mouvement

Parfois
L’esprit cherche sa trace
Comme s’il voulait le dompter
Comme s’il pouvait l’endiguer

Insaisissable état des choses
L’être est son balancier

Sous nos maquillages
Rien ne bouge
Rien ne bouge

Jusqu’à la lisière

Une à une les paupières
Insondables glissières

Le fleuve du temps
Emporte tous les amants
Les puissants et les manants
Indistinctement

Imaginaire
En nos chairs ancré
Cherche une échappée

Fragilité de l’être
En quête d’immortalité
Flotte dans les eaux sombres du Léthé

Croyances fluviales
À noyade

Pluie de cendres
Emporte le courant

La vie
Une escale
Nos pages
D’éphémères rivages

Ultimes braises

Le cœur en son foyer

L’âtre des étoiles

Ultimes braises
Brûlent nos vêtements d’apparat
Enfilés à la hâte
Dans les alcôves de nos imaginaires

Et l’encre ondoie sur des pages blanches
Comme des vagues en errance

Et le bleuté de nos veines
Lentement se dilue
Dans l’océan des mondes

© Michèle Gautard
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