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Béni soit le jour...

L'âpre nuit retroussait ses cotillons de moire 
Devant le point du jour à l'assaut polisson ; 
Dans la tiède lueur s'envolait son jupon 
Qu'effilochait le vent en haillon dérisoire. 

Soudain l'éclat de vie en surgissant s'embrase, 
Aux lèvres de l'aurore à peine renaissant, 
Béni soit ce matin qui se lève en chantant 
Aux premiers gazouillis de l'oiseau en extase. 

Une fleur s'est ouverte à l'invite du vent 
Et distille l'arôme au jardin de passion, 
Escortée en esprit par l'enfant Cupidon 
Qui projette alentour les flèches du serment. 

La rivière s'étire en son drap de luzerne 
Et se met à courir en clapots bondissants, 
Jetant de ci de là et pour bénir les champs,
Des gouttes de son sang quand l'arbre se prosterne. 

La ville s'est donnée en ouvrant ses paupières 
À ce nouveau renaître en offrande des jours 
Du haut de ses clochers jusques au fond des cours 
Carillons et clameurs s’unissent en prières.  

© Mikéno, alias Monique Lahoste
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