Version imprimable

En attendant la Cave

Ce matin, les cafés comme des demeures bruissantes
Où des inconnus auraient pris place avec des familiers
On s’installe devant la vaste table
Par instant un bonheur déchirant et éphémère
Vous assaille
Avec la tasse de café, source chaude dans l’univers glaçant
On l’étreint en amant insatiable
On plonge ses regards dans les miroirs de la salle
Dans l’introspection des vies
On trace des mots dépareillés
Comme on trébucherait en gravissant
Le sable de la dune qui se déroberait
On entend le bruit bavard et loufoque
Des verres vrillant le fer du comptoir

Mais ce soir ce sera la cave des mille et un poètes
Aux mille offrandes festives
Tout y vit - et même les roueries d’un sous-chef
La Cave ! Vingt ans déjà, c’était hier...
Et veille sur l’espace sacré le charismatique G T
Comme on surveille le lait sur le feu... 

© Jean-François Blavin
PrécédentSuivant