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Le miroir

Confident tu le fus de mes rêves d’enfant
Tu reflètes à ce jour des songes vieillissants.
Tu montres froidement la dure vérité
Je préfèrerais voir l’avenir souhaité.

Le matin tu remarques l’interrogation
Des futurs présidents de nos institutions.
Tu constates le soir les plis qu’ont fait le jour
Tous les soucis subis et les chagrins d’amour.

De garder mon image n’est vraiment pas ton fort.
Ne comptons pas sur toi pour être un coffre-fort
Tel un dur Alzheimer tu n’as pas de mémoire
Tu es sans souvenir, le roi du provisoire.

Mieux que les sondages tu voies le monde réel
Avec toi pas de mots, l’image au naturel.
Quand ta surface vierge enregistre nos rêves
D’une médiocre vie tu nous sors nous élève.

Nature avec des lacs voilà bien tes miroirs.
Se mirer dans de l’eau, quel plaisir de s’y voir.
Mais c’est danger mortel d’en tomber amoureux
Narcisse y perd la vie sans se quitter des yeux.

Le plus beau des miroirs, le regard de l’aimée.
Elle me boit des yeux, c’est notre accoutumée,
Me descend en son cœur et en ce très beau jour
M’installe patiemment pour l’infini séjour.

© Pierre Daumas
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