Version imprimable

Sa part du mime

Il est des criminels qu’on ne découvre pas
sinon trop tard pour rassurer ce cœur qui bat
dans la violence d’un désamour sans repères
qui les laissera seuls morts-vivants qu’on enterre

Oui vous en connaissez des orphelins d’amour
dont la mère ou le père ont brisé tout recours
tout rempart où protéger sa part du mime
tout miroir où construire une image sublime
de soi-même car il faut être aimé Car on sème
pour l’avenir des graines à germer Eh l’ami
Comment fertiliser ce qu’on n’a pas appris
ce qu’on n’a pas construit dans l’ombre gyrophare
du berceau primitif creuset de notre histoire

*

Il est des criminels qui cachent leur pouvoir
Vous devez le savoir le ridicule tue
Bras et jambes vous sont mollusques devenus
Plus aucune patère où accrocher vos hardes

Vous fuyez le regard Votre parole hagarde
que le psychiatre attisera conciliabules
Or il est un sauveur dont la pratique irrite
mais qui pourra donner définitive frite
à l’esprit embué d’inutiles terreurs
d’angoisse d’obsession qui sur son sol affleurent
bavant suintant Lui geint comme animal au piège
Il rêve pureté au silence de neige
capable d’effacer ses traces humiliées

*

Au vrai détachement alors vous êtes prêt
Le rire est une fleur que le malheur colore
un futur papillon cherchant sa métaphore
Un rire c’est la mue Un rire cautérise

Sous cape ou sans pudeur conjurer cicatrise
Le piège lui aussi desserre sa mâchoire
Au traité perdu d’Aristote il faudrait boire
Le rire est une fleur poussée dans le malheur
Divine Comédie interdite aux mystères
dont notre maitre en France est le divin Molière
même si à revers on pourrait en pleurer
courage, cher Musset, la bataille est gagnée
Rire frais rire doux et te voilà debout

2 mai-5 juin 2016
 

© fanFan
Précédent