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La rue

La rue est corne d’abondance :
il y a du bruit et du silence,
du chic, du bon ton, de l’outrance,
du tout-venant, de l’élégance,
des pas assurés, des errances...
Et le soir des lumières y dansent.
Il y a de tout quand on y pense !

La rue, c’est une misérable
où certains pour garnir leur table
doivent y faire le pied de grue
quand le malheur tombe trop dru.

La rue, c’est l’auberge du pauvre
qui trouve un peu à se nourrir
dans les poubelles, et pour dormir
il s’y bricole un coin d’alcôve.

La rue est permanent théâtre,
lieu de pièces inattendues
pour observer ou pour débattre
avec des acteurs inconnus.

La rue est le lieu de passage
obligé pour tous, forcément,
sans distinction de sexe ou d’âge,
qui nous appartient un moment.

La rue, c’est la cour des miracles
où tout se trouve, où tout se perd.
Il y a du soleil et des flaques...
C’est un véritable univers
qui s’arpente inlassablement,
par le beau et le mauvais temps,
par les hivers et les printemps,
et qui attire comme un aimant.

 
24 janvier 2016
© Maryse Gévaudan
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