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Un rondel et deux rondeaux

Un égaré de l’arc-en-ciel (rondel)

Sans l’avouer ma toute belle
il n’a jamais aimé que vous

Le croirez-vous artificiel
cet amour qu’on appelle fou
parce qu’il touche à l’éternel
sans vouloir se mettre à genoux

Sans l’avouer ma toute belle
il n’a jamais aimé que vous

Et de votre image il est saoul
Un égaré de l’arc-en-ciel
culbuté sans dessus dessous
à cœur battu à tire-d’aile

Sans l’avouer ma toute belle
il n’a jamais aimé que vous

* * *

Rondelette (rondeau dit simple, ou commun)

Ma rondelette ma mie grassouillette
mon gai pinson gambadant gazouillette
tu m’as donné le plus grand des bonheurs
en me suivant sur ce tapis de fleurs
où nous allons nous aimer à tue-tête

Mais tu me dis gâter ce goût de fête
à quémander un bécot çà ou là
Me suffira que tu offres ton cœur
ma mie

M’ont ébloui tes grâces de fillette
le doux babil écouté en cachette
Te contempler me vaut plus grand honneur
que de forcer l’éclat de tes mirettes
ma mie

* * *

Vous oublier n’est pas facile (rondeau redoublé)

Vous oublier n’est pas facile
À chaque détour chaque embûche
mon esprit obtus comme bûche
bute sur l’amoureux péril
péril

J’ai traversé toutes les villes
butiné charnelles couleurs
respiré la transe des fleurs
Vous oublier n’est pas facile
Facil’

Chaque rue devanture ou tuile
me rappelle nos aventures
Mon pas plus pressé que nature
bute sur l’amoureux péril
péril

J’ai bu l’eau des puits et des cruches
détourné fontaines grands lacs
Il reste en sa petite flaque
mon esprit obtus comme bûche
comm’buch’

Il bourdonne C’est une ruche
où votre souvenir s’ébat
Il vous retrouve avec effroi
à chaque détour chaque embûche
embuch’

J’ai traversé toutes les villes (reprise en clôture)
butiné charnelles couleurs
respiré la transe des fleurs
Vous oublier n’est pas facile (bis)

fanFan, 2012

© Françoise Mingot
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