Confinement

Un silence sans nom sur la terre sans flamme
Recouvre le pays d’un étrange linceul,
Que s’était-il passé pour se retrouver seuls
Dans cette douce nuit étoilée privée d’âme.

Nous sommes transportés sur un chemin des Dames
Où les baïonnettes s’enfoncent dans des meules,
Où brûlent des canons sans boulet dans leur gueule,
Nous sommes engloutis dans un petit Vietnam.

La gravité est là, on nous parle de guerre,
D’un long confinement qui nous priverait d’air,
L’ennemi est présent, invisible et tueur.

Et nous sommes heureux malgré les trépassés,
Devrions-nous rougir face aux cris, face aux pleurs !
Et sur notre visage un nuage est passé.

© Jean-Luc Evens, Paris le 2 avril 2020