Je m'en lave les mains

Des étoiles, 
Ou bien du grain de sable de l'un de nos secret déserts 
Tu portes la mauvaise nouvelle,
Je m'en lave les mains...

Je veux chasser de moi tous les débris du bruit qui m'environne,
Passer au tamanoir de l'oubli les tamis noirs des pensées déversées, 
Eponger la peur épanchée qui fait pencher,
Panser la plaie immonde de notre monde !

Il nous faudra, désormais, entre nous et les mots de nos maux, respecter une certaine distance .
Tu verras, la lèpre n'atteindra pas nos langues,
Car tomberont bientôt les masques et sècheront les suintements tout-à-l'ego de nos confinements.
Des cieux écarquillés, bientôt,
Sur nos plaies, l'amour pleuvra,
Le seau des anges sur nous se déversera .
La peur qui nous rendait à toute heure méfiants, méprisants, 
Peu à peu, doute à doute,  
Se résorbera .
Le miracle de l'instant, ici et maintenant,  
A chaque instant nous contaminera,
Sans issue attendue d'une quelconque espérance, 
Pas à pas, soupir après soupir,
Il nous contentera.

Nous sèmerons, nous reserons humains,
Humbles aimants, humanimaux legos pan-déminés de l'envie, 
Décolorés de nos colères, 
Guéris. 
Nous nous donnerons enfin, tous ensemble, nous nous abandonnerons, 
Corps et coeurs offerts à l'incommensurable contagion de la joie.

© Éric Lemière, samedi 28 mars 2020

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