Ô toi, ma ville...

O toi ma ville morte au ciel de Jupiter,
Toi qui savais chanter sur les routes d’hier, 
Dans les jardins fleuris et les cours des écoles,
Où est ton blanc panache orné de lucioles ?

Toi qui pouvais parler, appuyée au comptoir,
Oublieuse du temps, du matin jusqu’au soir,
Et dans les restaurants, libre de badiner,
Où est ton fier langage en ces joyeux dîners ? 

Toi qui vagabondais au détour des chemins,  
Sans crainte de l’instant, sans peur du lendemain, 
Du virage fautif de toute catastrophe,
Où est cet abandon vers ton dieu philosophe ?

Toi qui dansais toujours sur les grands boulevards,
Qui conduisais l’enfant ou encor le vieillard
Dans un rythme insensé sur les trottoirs d’asphaltes,
Où est l’amusement que ton sourire exalte ?    

Toi enfin qui croyais  être sûre de tout,
Vivre nulle surprise au cœur de tes dégoûts, 
Un rival a battu ta défense inutile
Pour te faire entrevoir un délice tranquille.                               

© Charlotte-Rita, le 17 mars 2020
 

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