La sélection de ce soir

Mes critères de sélection

AUTREFOIS : 1830-1843
  Livre premier - Aurore
  Livre deuxième - L’âme en fleur
  Livre troisième -
              Les luttes et les rêves
AUJOURD’HUI : 1843-1855
  Livre quatrième - Pauca Meae
  Livre cinquième - En marche
  Livre sixième - Au bord de l’infini

Revenons donc maintenant au plan très rigoureux du recueil : vous l’avez sous les yeux dans le programme réalisé par Gérard. En dehors des deux grandes parties, Autrefois et Aujourd’hui, signalées tout à l’heure, un court poème d’introduction « Un jour je vis... » et un long poème de conclusion, « À celle qui est restée en France », dont j’ai cité les premiers vers au début de mon intervention. Chacune des deux grandes parties est subdivisée en trois livres, dont vous pouvez lire les titres sur le programme.

L’ensemble compte près de 12 000 vers. Faire une sélection dans un tel recueil, c’est au moins aussi difficile que dans toute l’œuvre de certains poètes.

Voici les critères que j’ai tenté d’observer : privilégier des poèmes relativement peu connus, éviter au maximum de faire des coupes dans les longs poèmes, c’est-à-dire me résoudre à n’en proposer presque aucun, et, à partir du livre III, veiller à ce que les idées principales de Victor Hugo sur Dieu, les esprits, les religions et la condition humaine soient bien présentes dans les lectures de ce soir. Juliette Drouet aussi, à qui est principalement consacré le livre II. Et encore certaines préoccupations de nature politique, dans le livre III. Oh ! certes, pas un mot sur Napoléon III, mais la description de gens dans la misère, incompris ou persécutés, la critique de la guerre avec la fable « La source » et son aversion pour la peine de mort avec une autre fable, « La nature ».

Poèmes célèbres que nous n’entendrons pas ce soir

Quelques-uns et quelques-unes parmi vous m’ont déjà dit leur déception de ne pas trouver tel ou tel poème célèbre qu’ils auraient aimé interpréter une fois de plus. C’est ainsi que, du livre I, vous n’entendrez ce soir ni la « Vieille chanson du jeune temps » (« Je ne songeais pas à Rose/Rose au bois vint avec moi » ni La fête chez Thérèse, ce poème qu’on croirait presque sorti de la plume de Verlaine. Le livre IV, celui qui est consacré à Léopoldine, contient beaucoup de textes très connus et poignants : « Elle avait pris ce pli... », « Elle était pâle et pourtant rose », « Demain dès l’aube », « À Villequier ». Les frustrés de ce soir pourront faire entendre tel ou tel de ces poèmes lors des prochains espaces libres...

Pierre Blavin, Présentation des Contemplations de Victor Hugo - 4