Quand

Quand tu n'entendras plus l'appel de la forêt,
Quand tu auras perdu les senteurs du muguet.
Quand la joie des enfants sera source tarie
Que leurs éclats de rire seront pour toi du bruit.
Quand tu ne voudras plus refaire ou réparer
Ce que tu as construit tout au long des années.
Quand tu ne tiendras plus le manche des outils
Qu'ils seront à tes pieds, tombés, Ma foi... tant pis.
Quand tu auras misé sur le bon étalon
Et que tout ce magot, tu diras : À quoi bon.
Quand la tiédeur du soir sera pour toi du froid
Que tu te blottiras sur toi-même à l'étroit,
Que les jours passeront au rythme des saisons
Que tu seras muet si l'on te dit : Causons.
Quand tu croiras très fort, que pour aller au ciel
Il faut sauter d'un pied au jeu de la marelle
Et quand la fille en haut, légère et court-vêtue
Lavera ses carreaux et que tu n'auras vu
Rien que son escabeau,
Tu pourras dire Adieu...
Tu seras mort mon vieux.

François Besnard

© F. Besnard