Le poème sentimental

- Qu’importent les ans, je vous dis
C’est hier que je fus écrit
Sur un carnet, papier volant
Par un homme assis sur un banc
Et l’homme m’a jeté, froissé...
Quand la fille m’a ramassé
J’ai vu ses grands yeux se mouiller
Depuis ce jour je cours toujours
Je suis un poème d’amour.
- Ah... l’amour... l’amour... ça n’a plus cours
Les longs « Je t’aime » avec des fleurs
C’est périmé, y’a plus preneur.
- Détrompez-vous monsieur l’ancien
Hier, aujourd’hui ou demain
Y’aura toujours des sentiments,
Des regards ciblés, des serments,
Y’aura toujours un cœur piégé
Percé par la flèche lancée...
Une fois passés les éclairs
Après la foudre et le tonnerre,
Restera le brin de muguet
Offert
Le premier jour de mai. 

François Besnard

© F. Besnard