Ultime pudeur

Quand nous en arrivons au point de non retour
Où nous savons tous deux que nous ferons l’amour.
Et que déjà à demi dénudée, tu t’es lovée
Dans mes bras submergés de beauté ;
Que je hume fiévreusement les effluves troublants
De tes boucles dorées, parfois, le souffle court,
Tu me repousses doucement et,
Plongeant dans mon regard ton regard chaviré
Par le désir qui nous a rapproché,
Tu lâches d’une voix changée :
« Mais...qu’est-ce que tu fais...
Qu’est-ce que tu me veux ? »
Et moi, bouleversé
Par cet ultime assaut d’une pudeur rentrée,
L’esprit ailleurs, voulant te rassurer,
Je balbutie trois mots gentils...
Et cela te suffit !
Tu te laisses aussitôt emporter
Par le flot amoureux
Que tu avais appelé de tes vœux !

C’est fou comme tu sais t’y prendre
Pour me rendre amoureux !

Yves Tarantik

© Yves Tarantik