Comme on écrit son rêve

Comme on écrit son rêve à la source des yeux
En regardant longtemps le ciel de sa prière,
Je poétise les instants que la lumière
Carde à la fleur de l’aube, à la grâce de Dieu.

J’aime l’azur au fil des broderies du temps,
Cet azur comme un fard à l’amour, une esquisse,
Un filet d’herbe bleue sur le myosotis
D’un frisson, le trait fin d’un crayon de printemps

Sur les sourcils du cœur.... Ainsi chante ma plume
Les mots qu’on ne dit pas souvent, même où la rime
Dans l’isoloir de l’âme en éprouve l’intime
Bonheur, parce qu’écrire est un feu qui s’allume

Dans la braise des doigts pour les yeux d’une femme,
Quand on les frôle à peine où le regard se pose,
Pour y découvrir le silence d’une Rose,
Et pour y lire le poème dans sa flamme...

Moi qui n’avais jamais vu de si près tes yeux
J’ai laissé la tendresse et ses tons outremers
Les fleurir doucement dans ma seule chimère....
Puis j’ai écrit pour toi d’autres vers, d’autres cieux.

Des craies d’étoiles dans mes doigts, sur le tableau
D’Avril...

Thierry Sajat

© Thierry Sajat