Auto-Funérailles

A
François Villon

Sans moindre pensée étonnée,
Je mourrai par froide journée
De novembre ou de février.
Le soleil ne voudra briller.
Pleuvra bruine pénétrante
A rendre femme frissonnante.
Si m’en croyez, ne sortirez
Dans vos logis demeurerez
Où, près de l’âtre ronronnante,
Baiserez belle languissante.
Par malheur, plus ne le pourrai :
Dès à présent, je pourrirai.
Point de copain ni de compagne
Voyage ultime n’accompagne.
Au cimetière, aucun curé
Pour mon cadavre récuré.
Ayant vécu de solitude,
Partirai en décrépitude.
Pour m’enterrer, seul m’en irai...
De froidure ne pâtirai...
Point d’amis rassemblés en cercles :
Je fermerai seul le couvercle !

Claude Mercutio
Dimanche 11 novembre 1990

© Claude Mercutio