Fidélité

Beauté, de mes plaisirs l'ardente extravagance
Où je minuterai ma vie par les extases
La coupe de mes mies impures comme un vin
Bu trop vite, arraché de l'impassible cave !

Parfois la joie me prend dans les plis du silence
J'entends le bruit assourdissant de mon verbiage
Je vois les vers de trop et les pieds de travers
Et mon amour pour toi reprend ses évidences

Je mourrai inconnu au Panthéon des mots
Eux qui m'auront servi jusqu'au souffle dernier
A me tenir debout dans ma dignité d'Homme
A effleurer des yeux la chair de mes semblables

Oui la chair ! Les idées sont trop belles pour moi
Tant qu'on n'a pas trempé leur soie dans la sueur
Vous qui pleurez d'avoir si bien écrit parfois
Aimez donc comme moi l'humaine pesanteur.

© Frédéric Ganga
17 janvier 2008

 © Frédéric Ganga