Vœu 2008

On pourrait, c’est gratuit, multiplier les vœux,
Souhaiter à chacun la santé, la fortune,
Voire encor, à quiconque en serait plus heureux,
La possibilité de décrocher la lune.

On pourrait, c’est l’usage, au seuil de l’an nouveau,
Former des vœux de paix, de joie et de partage,
D’espoir que chaque enfant, tel un petit ruisseau,
Devienne, un jour, un fleuve aussi grand que le Tage.

On pourrait, par un vœu, formuler le désir
De supprimer d’un coup la misère du monde.
La chose est séduisante, il faut en convenir,
Il ne faut pour cela pas plus d’une seconde.

On pourrait, oui, d’un rêve à perdre la raison,
Se tenir par la main tout autour de la terre,
D’un même élan voler vers un autre horizon
Où n’existeraient plus, ni la faim, ni la guerre.

Mais qui se chargerait de le réaliser ?
Si le grand vœu se traite avec un grand remède,
Le mien sera, petit, facile à exaucer :
Que chacun soit heureux avec ce qu’il possède !

Avant que de courir après ce qu’on n’a pas,
Pour vouloir, du bonheur, tirer la quintessence,
N’oublions pas de vivre avec ce que l’on a.
La richesse est en nous, plus grande qu’on ne pense.

Gérard Cazé

© Gérard Cazé