Un auteur-interprète méconnu

Maurice Fanon est mort le 30 avril 1991, laissant derrière lui un disque en projet et beaucoup de textes inédits. Même les textes des chansons et du Requiem enregistrés sur vinyl et parfois transférés en CD (on peut encore en trouver deux) n’ont pas été édités, à quelques rares exceptions près, dans des livrets accompagnant les CD de certains ou certaines de ses interprètes. Sur Internet, il n’y a qu’une dizaine de textes disponibles.

Pourquoi Maurice Fanon est-il resté si peu connu ? En 1963, donc dès son premier disque en tant qu’auteur-interprète, il a reçu le prix de l’Académie Charles Cros. Dans la foulée, il a rejoint chez le puissant Barclay Aznavour, Brel, Bécaud, Ferré, Ferrat, pour ne citer que ceux-là... et Mireille Mathieu ! Il était lancé ! Jacques Brel l’a choisi pour la première partie de sa triomphale dernière tournée et il y triompha lui-même assez souvent, nous dit Joseph Moalic, ce qui était difficile dans une telle formule (généralement abandonnée depuis), où le public était toujours impatient de voir la vedette pour laquelle il s’était déplacé. Son insouciance, voire sa désinvolture vis-à-vis des organisateurs de spectacles et, finalement, du public, l’ont desservi. Mais aussi ses prises de position politiques qui lui ont souvent interdit les antennes.

Deux choses sont sûres : parmi les blés de Beauce, sa petite ville natale, Auneau, est fière de lui, elle a donné son nom à une école.

Et La Cave à Poèmes, une fois de plus ce soir, remplit l’un de ses objectifs : faire connaître des artistes méconnus.

 

 

© P. Blavin



Sur le site « Deezer », écoute gratuite et légale de plus de trente chansons de Fanon, interprétées par lui-même ou par Juliette Gréco.