Le dernier des laids

J'aime vos muscles vos tendons
La souplesse de vos poignets
La volupté de l'abandon
Où se frôlent à vous mes pieds

Mais si vous étiez décharné
Je ne saurais moins vous aimer

J'aime vos cuisses bien agiles
La fermeté de votre torse
Mais vous adulerais fragile
Le dos rongé par une bosse

Seriez-vous mort ou estropié
Je ne saurais moins vous aimer

J'aime la courbe de ce nez
Où se respire en faim ma vie
Qui veut se couler au palais
Où votre langue en moi s'unit

Seriez-vous le dernier des laids
Vous aimer moins je ne pourrais

Pourtant vous ne savez m'aimer
Et souffrir plus je ne saurais
Pourtant vous ne savez m'aimer
Et souffrir plus je ne saurais...

Marie Fontaine

© M. Fontaine