Un sentiment de neige avant l’hiver

Les pans de cette nuit se détachent du ciel.
Un sentiment de neige avant l'hiver. La terre
A maculé mon cœur, et les cris solitaires
De la mort prennent gorge, à peine artificiels,

Dans les échos du temps où les chiens et les loups
Hurlent à faire peur jusqu'à crever le vent
Dans les tympans de l'âme, un songe sous des clous
D'étoiles, rouillés d'or... Je ne dors plus souvent.

J'ai rapiécé ma vie de poème en poème,
Pommade de silence ou pansement de mots.
L'écriture a tracé ses sillons de bohême
Sur de longs parchemins pour apaiser mes maux

Jusqu'aux prochaines pluies, jusqu'aux prochaines plaies... 

Thierry Sajat
Paris, 19-09-2004

© Th. Sajat